Est-elle présente en entreprise ou seulement dans nos vies personnelles ?

Depuis 2 ans, mes interventions en équipe mettent à jour la puissance de la contagion émotionnelle !

Beaucoup de managers/dirigeants se sentent dépourvus pour gérer ces situations, car elles apportent souvent des dysfonctionnements importants dans l’entreprise.

Ce virus touche donc tout le monde et à tous les niveaux !

Pourtant, il y a quelques années encore, certains m’auraient dit : ‘’Mais non, Muriel !  A nous de maitriser nos émotions et de laisser nos soucis à la porte, pour ne pas les ramener dans l’entreprise ! ’’.

Pouvons-nous encore penser cela ? Et comment travailler sur cette contagion émotionnelle pour qu’elle soit un levier pour l’équipe et pas un frein ?

 Comment fonctionne cette contagion ?

Ce qui ressort de notre réflexion sur ce sujet avec les équipes, est que nous plongeons dans cette contagion de manière souvent complétement inconsciente et dans un délai très rapide, voire quasi immédiat. En effet, la plupart me disent : ‘’ il me suffit de croiser ma collègue au café et je suis déjà dans un état émotionnel différent – que celui-ci soit positif ou négatif’’.

La faute, ou grâce, à nos neurones miroirs qui nous permettent de ressentir quasi instinctivement et par le non verbal, l’émotion de l’autre. Les neurosciences démontrent que  celles-ci nous permettent de nous adapter et d’imiter l’autre. La tristesse engendre la tristesse. La joie engendre la joie…. Il n’y a qu’à regarder les images difficiles du  moment pour réaliser combien une personne triste ou heureuse peut nous impacter.

D’après certaines études scientifiques et notamment celle d’Elaine Hatfield, professeur de psychologie américaine, ce transfert d’émotions est primitif et a un rôle ‘’adaptatif et fonctionnel’’ qui favorise la proximité sociale des humains et l’adaptation aux situations en groupe. Chouette, il est là le levier ! 

Actuellement avec les réseaux sociaux, les crises, la guerre… Notre cerveau emmagasine un trop plein d’émotions négatives et cela vient le polluer ainsi que notre environnement. Ceci d’autant plus qu’il est désormais prouvé que nous portons plus d’attention et de mémoire sur les situations négatives de la vie que sur les choses positives, les défauts d’une personne plutôt que ses qualités, les erreurs plutôt que les réussites…. C’est ce que l’on appelle le biais négatif et celui-ci ne nous aide pas !

Nos émotions, un véritable levier d’action et de réussite !

 Bonne nouvelle ! Les émotions dites ‘’positives’’ se propagent aussi vite que les autres. La joie, l’espoir, la fierté d’avoir réussi, l’inspiration, la gratitude….sont des super-pouvoirs à notre disposition.

Et, mêmes nos émotions inconfortables, sont un signal pour nous permettre de nous adapter à une nouvelle situation, à un nouvel environnement et ont donc un pouvoir important de transformation vers un mieux-être, vers une dynamique positive.

D’ailleurs le mot en latin est : ‘’ex movere’’ qui correspond à ‘’ ébranler, mettre en mouvement’’.

Si on fait un focus, pour exemple,  sur la peur – très présente en entreprise !.  Celle-ci est conçue de manière ‘’primitive’’ pour nous nous obliger à nous protéger (fuir devant un danger immédiat), à nous mettre en sécurité par l’action. Elle est donc un formidable levier de changement et de dynamisme, pour peu que l’on écoute ce qu’elle a à nous dire.

Passé la première réaction de ‘’figement’’, de repli ; nous devrions pouvoir réagir et nous protéger en faisant appel à nos différentes compétences émotionnelles & relationnelles :

  • Conscience de soi : cette crainte, inquiétude ou peur. Qu’a t-elle à me dire ? De quoi ai-je besoin ? De sécurité, à quel niveau ?
  • Sens de la réalité:  cette crainte est-elle réelle objectivement ?  Une grande part de nos peurs & inquiétudes ne se réaliseront pas. Beaucoup sont des distorsions et des projections…Selon Christophe Haag, dans son livre ‘’contre nos peurs, changeons d’intelligence’’, 9 peurs sur 10 sont non fondées.   

         Prenez du recul : est-ce que le danger est réel ? Est ce que je peux y faire quelque chose ou pas ? Quel est l’enjeu pour moi, pour l’équipe, la           famille ? Est ce un essentiel pour moi ?  Est-ce que j’y penserai encore dans 6 mois, 5 ans… ?

  • Relations humaines à travers une demande de soutien auprès de l’équipe, du groupe, de la famille….Les autres vont souvent nous rassurer, nous aider à relativiser.
  • Gestion du stress : faire appel à nos outils préférés pour apaiser celui-ci par le corps, la régulation des pensées et des émotions afin de réduire l’impact engendré : respiration, marche dans la nature, sport, relaxation, focus sur le moment présent, lecture ….
  • Prise de décision : Prendre du recul pour réfléchir individuellement et en collectif et ainsi prendre des décisions plus justes en mobilisant notre capacité à résoudre les problèmes, notre sens de la réalité et surtout notre objectivité.

Pour chaque émotion, nous pouvons donc transformer notre vie personnelle et professionnelle vers du meilleur et du positif. Cela passe par une mise en conscience et la mobilisation de nos ressources cognitives, émotionnelles, relationnelles et corporelles.

Et, si on utilisait aussi ce virus pour apporter de l’énergie positive ?

Nous avons tous ce super–pouvoir en nous. C’est une pratique de prise de recul, de conscience et de discernement.

Alors, contaminons les autres de manière positive avec :

  • Un sourire au pouvoir magique !
  • Une posture optimiste, d’espoir. ‘’Tu/on est capable de faire face … ! On va y arriver ensemble ! …En restant, bien évidemment, réaliste.
  • Une conscience de soi émotionnelle: être conscient de ses propres résonances personnelles et prendre notre part de responsabilité, pour éviter d’amplifier la propagation du virus ‘’négatif’’.
  • Un signe de reconnaissance positif, un ‘’MERCI’’, un ‘’ce que j’apprécie chez toi, c’est ……’’
  • Un partage de réussite, de fierté personnelle ou collective. Célébrer souvent !
  • Une entraide et une cohésion de l’équipe et la mobilisation de l’intelligence collective pour s’ajuster et faire face ensemble aux craintes et inquiétudes collectives.
  • Le focus sur la solution et l’ajustement à réaliser –plutôt que sur le problème.

Combien de personnes passent leur temps à parler du problème, de là où il vient….et le pourquoi ? Et le qui ? …. Et on tourne pendant des                 heures autour de ce sujet.

Je provoque souvent mes interlocuteurs avec « on s’en fout de qui, de pourquoi il a fait comme ça…. ? ». La bonne question maintenant est :                 comment fait-on pour la prochaine fois, quelles améliorations, changements doit-on mettre en place ? Quel enseignement tire t’on de cette                situation, de cette erreur ? Comment ajuste-t‘on ?

Les astronautes sont très modélisants sur ce sujet. Ils ne tournent jamais autour d’un problème et se mobilisent immédiatement, en collectif,            pour trouver les différentes solutions. Voir à ce sujet les excellentes émissions ‘’empreinte émotionnelle’’ de Christophe Haag, expert des                     émotions, et notamment celle avec Jean-François Clervoy.

 

Nous sommes tous capable du meilleur. Et, ce qui m’en rends certaine est que, dans chaque équipe, quand je leur demande les valeurs qui sont importantes pour eux, ils citent à 100 % : écoute, entraide, soutien, bonne humeur. Alors, même si ce n’est pas facile tous les jours, et que le virus malveillant rôde, c’est possible et cela dépend de chacun d’entre nous !  🙂

 

Et vous, quelle contamination positive allez-vous privilégier demain ? Quelle sera votre contribution à un monde meilleur et positif ?

 

Le levier de développement par les compétences émotionnelles et relationnelles parait évident pour les managers. Mais, qu’en est-il pour les métiers de négociation: commerciaux,  marketeurs, acheteurs ?

Après avoir exercé ces métiers là pendant des années et après avoir managé des équipes commerciales, j’ai mis en avant les ressources clés mises en œuvre, souvent instinctivement, par les personnes qui exercent avec brio leur métier de négociation et de relation client/fournisseur.

Pendant plusieurs années, nous avons formé les commerciaux à améliorer leurs techniques de vente et à être dans une posture de ‘’guerrier’’, de battant…Nous leur avons appris à analyser la relation de vente de manière très technique, rationnel et logique.

Et si, nous avions un angle d’action complémentaire qui apporterait le petit ‘’plus’’ qui nous différencie de nos concurrents ?

Ma vision est que le succès de nos négociations, d’une campagne marketing, d’une promotion … dépend avant tout d’un déclenchement émotionnel.

En effet, nous nous levons tous les matins en espérant vivre des émotions et inconsciemment, sommes à la recherche de celles-ci à travers tous nos actes du quotidien et c’est ce qui nous motive à avancer.

En management, j’explique que la motivation est fortement liée aux émotions. Chaque besoin et envie (en fonction de sa personnalité) correspond, en fait, à une recherche émotionnelle.

Ex : un besoin de ‘’reconnaissance’’ fort est lié au sentiment de satisfaction vécu : si, on me reconnait, c’est que je suis unique, important (pas transparent). Vivre cette émotion devient son moteur de motivation et de performance.

Dans la relation client, c’est la même chose…

Une étude aurait montré que : ‘’quand on réussit à « connecter émotionnellement » un client, on multiplie par 6 ses chances de ré-achat, par 12 son potentiel de recommandation positive, et par 2 sa durée de vie’’

Développer ses compétences et mettre en conscience ses ressources émotionnelles et relationnelles est donc un véritable enjeu et un fabuleux levier, non seulement, de performance et de pérennité commerciale mais aussi de différenciation !

Pour les dirigeants ou directeur commerciaux que cela intéresse, je lance une démarche d’expérimentation sur ce sujet : quels leviers de compétences émotionnelles devons-nous mobiliser et comment bien recruter pour avoir le type de négociateur dont nous avons besoin ? En fonction du type de personnalité recherché : commercial ‘’chasseur’’ ou ‘’éleveur’’ et du type de vente (circuit court – circuit long).